A Marcinelle, une régénération à la fois spirituelle et matérielle

Dans le cadre de l’opération « On y va », nous vous proposons de découvrir la paroisse de Marcinelle dans le district du Hainaut oriental – Namur – Luxembourg. C’est le pasteur Emmanuel Coulon qui sera notre guide pour ce voyage.

 

C’est jeudi après-midi, le jour de l’étude biblique à Marcinelle. Les participantes et les participants, qui comptent déjà quelques années, sont bien à l’heure. Le groupe est plus nombreux habituellement, mais nous sommes au pic de la vague omicron. Il a donc fallu mettre en place un zoom grâce auquel une dizaine d’autres personnes rejoignent le groupe.  Après un bref échange de nouvelles, l’étude commence. Nous sommes tous les neuf assis autour d’une grande table, dans la « salle du café ». Il fait gris dehors, mais malgré tout, tout le monde est bien concentré.

Et nous voilà partis pour une bonne heure de découvertes, de questions et d’échanges. Texte du jour : Ephésiens 3.1-13. On sent la chaleur qui règne dans le groupe, la curiosité et l’enthousiasme. « Amen ! » ponctue régulièrement une dame. « Je ne sais rien, c’est vrai. On apprend toujours, toute sa vie ! » ajoute-t’elle en riant. Sa voisine proteste sur le même ton : « Tu connais quand même beaucoup de choses ! »

 

La convivialité, une valeur cardinale

C’est une vraie volonté à Marcinelle, l’église est un lieu où tous doivent se sentir bien.

Ainsi, tous les cultes se terminent par un café convivial. Le pasteur explique « Quand quelqu’un arrive à l’église, s’il ne tisse pas de liens amicaux dans les 6 mois, il repart. La convivialité est essentielle. En temps normal, la paroisse organise aussi des repas 3 ou 4 fois par an. C’est important. En 2009, la paroisse ne comptait plus qu’une quinzaine de fidèles. Alors que dans les années 80-90, les seuls clubs de jeunes comptaient une centaine de membres. »

La paroisse est en face de lancement d’un groupe pour les personnes isolées, qui ont des besoins différents de ceux des familles. Pouvoir se rencontrer et tisser des liens, voilà l’objectif. C’est que beaucoup vivent dans une solitude que le covid a encore amplifiée. Le projet a suscité un bel enthousiasme de la part des personnes concernées (une vingtaine de participants lors de la première rencontre).

Aujourd’hui, « la communauté s’est enrichie d’un grand nombre de membres », analyse le pasteur ; elle se reconstruit à la foi spirituellement et matériellement. Grâce aux dons, les bâtiments font l’objet de gros travaux. La diaconie fonctionne elle-aussi très bien.

Pour faire vivre la communauté et son patrimoine, plusieurs équipes travaillent ensemble de manière détendue : le groupe musical, la chorale, le comité travaux, le consistoire, les équipes jeunesse… avec comme objectif que l’église puisse éventuellement « fonctionner sans pasteur » grâce à une délégation et à une bonne structure des différentes tâches.

 

Exposition sur l’art et la Bible à Marcinelle. ©ParoisseprotestantedeMarcinelle

L’unité dans la diversité

La paroisse de Marcinelle accueille deux tendances théologiques principales : l’une plus évangélique, la deuxième plus réformée. Il n’y a pas de jugement quant à la manière de prier, chacun.e vient comme il est.

« Ce n’est pas toujours facile, mais il y a malgré tout une unité construite sur la fidélité à la Parole de Dieu qui fait autorité.  Il ne s’agit pas de lire la Bible sans tenir compte du contexte mais de la prendre au sérieux et de la laisser travailler en soi. Alors, ça colle avec ce que les gens vivent. »

Une église dynamique attire de nouveaux membres. Certaines personnes ont eu des expériences difficiles, y compris au niveau religieux. Elles ont aussi leurs habitudes et l’adaptation n’est pas toujours aisée. Il faut leur expliquer que la paroisse a sa culture et son fonctionnement. Et les laisser être là, tout simplement. Petit à petit, elles s’investissent mais il faut parfois des années.

 

 

 

Culte de Noël en 2019. ©ParoisseprotestantedeMarcinelle

Les jeunes, le futur de la paroisse et de l’Église

Le jeudi matin, la salle polyvalente est occupée par le prof de gym et ses quelques 20 élèves. « Nous avons la chance d’avoir une école protestante -Les Perles- de 200 élèves dans le quartier. Avec le temps, nous avons établi un partenariat solide. C’est du win-win. L’école utilise régulièrement les locaux de la paroisse, une présence qui met de la vie. Le dynamisme attire les gens. Nous pouvons aussi présenter nos activités pour la jeunesse à l’école. Et puis, les parents n’hésitent pas à venir nous parler au besoin.»

Même si, « depuis le covid, plusieurs familles ont arrêté de venir », regrette mon guide.

Bien sûr, il y a la halte-garderie, le culte des enfants et le culte des jeunes le dimanche.

Pour les 6-12 ans, la paroisse propose le club expo, qui accueille entre 15 et 35 jeunes. Là aussi, les restrictions du covid ont pesé sur les activités.

Pour les 12-18, la paroisse est aussi dans une logique de collaboration. « Il est difficile de trouver suffisamment de moniteurs en interne. Nous travaillons avec l’association « Jeunesse et Vie », qui a pour objectif d’amener à l’Église des jeunes qui ne la connaissent pas du tout. Ils viennent parce qu’ils sont invités par leurs copains».

Les clubs de jeunes sont d’abord une occasion de s’amuser. Il y a beaucoup de sorties, de jeux, de temps de rencontre. L’enseignement religieux n’occupe qu’une petite part. « Il est important que les jeunes prennent plaisir à venir à l’église, qu’ils aillent eux-mêmes à la découverte de la foi. » Une pédagogie du long terme, car Emmanuel souhaite que devenus adultes, les enfants continuent tout naturellement de venir à l’Église.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Culte de l’école “Les Perles” à la paroisse de Marcinelle. ©ParoisseprotestantedeMarcinelle

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