Consécration d’Annette Beck dans l’église catholique de Saint-Vith

Photo : Chantal Scheuren

Annette Beck est la nouvelle pasteure de la paroisse germanophone de Saint-Vith. Venue d’Allemagne, elle a connu chez nous des débuts chaleureux mais chahutés par le coronavirus. Annette Beck est créative, heureusement. Elle témoigne pour nous des conditions de sa consécration, marquée par une collaboration œcuménique pleine de promesses.

 

Ma consécration a eu lieu le 4 octobre 2020, en pleine crise coronavirus.

Cette date était déjà fixée depuis longtemps, mais plus elle se rapprochait, plus la situation sanitaire devenait difficile. Sur 100 sièges que compte notre petite église protestante de Malmedy, il n’en restait plus que 14 disponibles en raison des règles sanitaires. Aucun assouplissement de ces règles en vue, il fallait même s’attendre à ce que la situation empire. À ce stade, il devenait surtout crucial de savoir si la consécration pouvait avoir lieu.

Trois possibilités se présentaient à moi :

  1. la consécration n’avait lieu qu’avec 14 personnes
  2. la consécration était reportée à l’année 2021
  3. la consécration avait lieu dans une église plus grande

Comme les deux premières possibilités ne constituaient pas des alternatives acceptables pour moi, la troisième a émergé d’elle-même.

Je n’ai pas eu à réfléchir pendant longtemps. J’ai immédiatement pensé à mon collègue catholique à Saint-Vith, le doyen Claude Theiss. Je n’ai fait sa connaissance que récemment. Le courant avec  Claude Theiss est passé dès le début, je pouvais imaginer une bonne coopération avec lui et il a une grande église. Tout semblait donc parfait.

Mieux : célébrer ma consécration dans une église catholique était un grand signe de coopération œcuménique. Claude Theiss l’a vu ainsi et il a accepté ma proposition avec enthousiasme. « Nous écrivons l’histoire », a-t-il même déclaré.

Mais tout n’a pas été aussi parfait. Malheureusement, ma famille et mes amis, qui habitent en Allemagne[1], n’ont pas pu assister à ma consécration. Ils font en effet partie du groupe à risque. Qui plus est, entre autres choses, les règles sanitaires ont été renforcées deux jours avant ma consécration.

Entrer et quitter le territoire belge facilement n’était plus possible – sans parler des nombreuses nuitées en Belgique. Tout semblait très compliqué et cette situation m’a rendue triste.

La consécration a donc eu lieu en dépit de nombreuses restrictions.

C’était une très belle cérémonie, à laquelle ont participé de nombreuses personnes de la région, tant catholiques que protestantes. C’était merveilleux ! Je ne peux donc que conclure en disant : c’était un événement très beau/magnifique et très émouvant.

Un projet a même germé – pour l’avenir.

Après la consécration, Claude Theiss et moi avons décidé de lancer une action commune : elle traitera du thème de la pauvreté.

Aujourd’hui, je suis curieuse de découvrir ce que l’avenir nous réserve. Mais je suis sûre qu’il y aura une excellente coopération dans le sens de l’œcuménisme et je m’en réjouis beaucoup.

[1] NDLR : quelques jours avant la consécration d’Annette Beck, l’Allemagne a fortement restreint les conditions d’accès au territoire belge pour ses ressortissants.

Claude Theis et Annette Beck (Photo: Chantal Scheuren/BRF)

 

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