Corona et crédibilité des Églises

Maintenant que la guerre en Ukraine accapare toute l’attention, la pandémie semble appartenir au passé. Les restrictions ont été considérablement réduites et la vie normale est de retour. Et si on regarde en arrière ? Cette question m’a été inspirée par une rencontre européenne d’églises protestantes (la Conférence de Leuenberger), organisée en octobre 2021.

Aurions-nous pu, en tant qu’églises, faire les choses différemment ou mieux ? D’une manière générale, nous avons suivi les règles correctement : ne pas se réunir, ne pas chanter, mettre des masques buccaux et limiter les contacts. Il est frappant que nous avons réussi à apporter des solutions techniques rapidement. De nombreuses églises se sont même montrées très créatives en matière de service religieux numérique et de réunions à distance. C’est une évolution qui changera à jamais la façon dont nous communiquons.

Néanmoins, la plupart d’entre nous ont manqué de contact. Il est douloureux d’éviter les rencontres et la proximité. Nous avons accepté ce manque de liberté pour servir un objectif encore plus grand : la survie. S’abstenir de faire des rencontres, c’était ne pas mettre en danger autrui. Nous avons appris que la liberté n’était pas absolue. Ceux qui ne l’ont pas accepté sont descendus dans la rue. La protestation contre les restrictions est une réaction compréhensible, mais elle a parfois pris une tournure brutale. La protestation s’est mêlée aux théories les plus folles, pleine d’accusations ou assimilant l’État à une dictature, un cocktail toxique de suspicions, de complots et de bagarres verbales.

Pourtant, l’un des animateurs de notre conférence a posé la question de savoir si la perte de liberté impliquait également une réelle perte d’humanité. Comment pourrions-nous justifier que des personnes soient isolées pendant des mois ou, au pire, qu’elles meurent à l’isolement ? L’Église aurait-elle dû réagir différemment ou s’impliquer davantage ? Tout ne peut pas être résolu par téléphone ou par internet. La question de notre crédibilité en tant que disciples du Christ est en jeu. La liberté n’est alors pas un espace que nous utilisons à notre guise, mais un lieu où nous nous ouvrons à la vérité et à la miséricorde. Même si c’est risqué.

Un groupe international s’est penché sur ces questions. Cela a donné lieu à des discussions fascinantes sur de nombreux sujets et à des conversations théologiques profondes. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent lire le rapport complet de la conférence envoyé à toutes les paroisses.

Pour télécharger le rapport de la conférence, cliquez ici.

 

Leen Bosgra

https://www.leuenberg.eu/cpce-content/uploads/2021/03/Rapport-de-la-conference_Corona-Learnings_F.pdf

 

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