Émerveillée

Jésus dit à la femme de Samarie : « Donne-moi à boire ». Jn 4, 7

Que tu puisses, Seigneur, Dieu de l’univers,
demander quelque chose à l’être humain que je suis,
demeure pour moi le plus grand des mystères.
Mystère plus grand que celui de la voie lactée,
de la germination des plantes et des marées d’équinoxe.
Je ne saurai jamais, tant que durera le monde,
pourquoi ton règne de lumière fut ainsi confié à nos insuffisances.
Mais, toute émerveillée, je m’écris :
« Qu’est-ce que l’homme que tu penses à lui ? »

Que tu puisses, Seigneur, Dieu de l’univers,
donner de toi-même à celle que je suis,
et supporter tout ce qui me fait différente de toi,
que tu puisses accepter, pour ton règne de lumière, pareille dissemblance,
et me laisser à ma place afin que je t’y célèbre,
demeurera toujours pour moi le plus grand des mystères.
Mais, toute émerveillée, je m’écris :
« Qu’est-ce que l’homme que tu prennes garde à lui ? »

Que tu puisses, Seigneur, Dieu de l’univers,
ne point trouver de repos que tu ne m’aies gagnée toute entière,
que je sois destinée à vivre plus longtemps
que les astres dans l’au-delà des nuits,
que je sois destinée à n’être pas demain ce qu’aujourd’hui je suis,
demeurera toujours pour moi le plus grand des mystères.
Mais, toute émerveillée, je m’écris :
« Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui ? »

Sœur Myriam
Société Luthérienne
Éditions Olivétan 2012

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Image : pixabay

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