Et notre oseille, elle est verte ?

D’abord on supprime : voyages en avion, fraises en hiver, plats tout faits, emballages non réutilisables – recyclables, ce n’est plus assez bien – voiture personnelle, produits ménagers industriels, vêtements neufs, et même n’importe quoi de neuf… Puis on achète : une inscription à un système d’auto-partage, une gourde, un cabas pour le marché du samedi matin, du shampooing en brique, une coupe menstruelle, du bicarbonate de soude et du vinaigre blanc, une montre mécanique et des bocaux hermétiques de stérilisation. Enfin, on demande à la voisine quelques grains de kéfir pour commencer le nôtre et un peu de levain. OUF, on peut aller étaler notre compost maison sur le potager qu’on a créé lors du premier confinement, la conscience tout en paix.

 

Toute ? Non… Un petit coin de notre vie résiste souvent à l’écologie : nos sous ! Pourtant, à quoi sert de baisser le chauffage de deux degrés et de mettre un pull si nous possédons des actions de sociétés pétrolières ou de gaz de schiste ? De faire notre potager si notre assurance-vie investit dans les OGM et les engrais de synthèse ? De nous refuser le dernier smartphone si notre banque soutient l’extraction de terres rares dans des mines à ciel ouvert qui déforestent des régions entières et polluent l’air et l’eau de centaines de milliers d’habitants ? De faire notre “part du colibri” comme consomm’acteurs mais de jouer le “Loup de Wall Street” avec nos économies ?

 

Or notre argent, mal placé, fait beaucoup plus de dégâts que notre vie quotidienne. Il est certes plus facile de vérifier sur une étiquette si un produit est bio que de savoir ce que les institutions financières font de notre argent. Mais la réponse à cette question est bien plus lourde d’enjeux. Aucune grande banque en Belgique n’est satisfaisante à cet égard, et avec beaucoup de cohérence, aucune n’est transparente non plus. Mais certaines moyennes ou petites font mieux et les analyses sont disponibles. Changer de banque n’est plus très difficile de nos jours ; et si c’était notre prochaine bonne résolution ?

 

Marie Gribomont

 

Image : pixabay

Vers les capsules vidéos du projet : 40 jours pour changer

 

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