Etre pasteur.e.s pendant le confinement : le témoignage de Claude Godry à Ghlin

Nos communautés ont dû s’organiser en quelques semaines pour répondre au confinement… cultes en ligne, podcasts, pages facebook fleurissent. Les pasteur.e.s doivent imaginer de nouveaux moyens de maintenir le contact avec leurs paroissiens et d’être présents auprès de ceux qui sont dans le besoin.

A Ghlin, le Pasteur Claude Godry nous témoigne de son expérience… avec un minimum d’internet mais avec un grand parking.

 

Claude, peux-tu nous expliquer quel choix tu as fait pour le culte ?

C’est tout simple. Je rédige une feuille que je transmets aux paroissien.ne.s par mail. Je leur transfère aussi les messages de l’EPUB, du doyen catholique de Sainte-Waudru à Mons ou de l’EPUF qui peuvent les intéresser. Il y a une dizaine de personnes qui n’ont pas internet : je vais donc déposer le culte directement dans leur boîte aux lettres. Régulièrement, j’ai des retours de la part des fidèles qui me disent qu’ils ont particulièrement apprécié tel texte ou telle prière.

Je rencontre aussi les gens sur le parking du supermarché.

Ce n’est pas commun. Peux-tu nous expliquer ?

Bien sûr. Le temple de Ghlin est situé idéalement à côté d’un supermarché. Nous avons toujours entretenu de très bonnes relations de voisinage. Une année, le gérant m’a même autorisé à installer un chapiteau de 250 personnes sur son parking pour les journées internationales de la jeunesse. Je lui avais dit que les jeunes iraient se fournir en chips et en chocolat dans son magasin. L’armée avait fourni l’électricité.

Aujourd’hui, j’assure une permanence sur le parking. Les paroissien.e.s ou les voisin.e.s me préviennent qu’ils vont faire les courses et nous nous rencontrons sur le parking pour discuter. En respectant les distances sociales bien entendu. Les gens ont besoin de parler, c’est important.

Par exemple, une des paroissiennes habite Ghlin mais elle va tous les jours en train à Bruxelles pour travailler dans une maison de repos. Ils doivent appliquer des conditions sanitaires drastiques. Par chance, personne n’a encore contracté le coronavirus dans cette maison de repos. Elle me dit que les trains sont vides en ce moment, alors que d’habitude, ils sont bondés.

Tu accordes aussi du temps à l’ESOP, Entraide et Solidarité Protestante de Cuesmes, dont tu es un membre fondateur.

Oui. Les bénévoles ne peuvent plus venir. Nous travaillons aussi habituellement avec des articles 60, que le CPAS a ré-orientés vers des secteurs jugés plus prioritaires. Il ne reste plus qu’une assistante sociale et deux ouvriers. Enfin, il a fallu fermer les portes pour éviter les contaminations. Mais l’urgence est là, nous continuons à travailler. L’assistante sociale et les deux ouvriers ne peuvent pas assurer cette charge seule. Nous sommes donc plusieurs à venir les soutenir pour confectionner les colis alimentaires. Nous en avons livré 60 pendant la semaine sainte.

Est-ce que les besoins ont changé avec l’arrivée du confinement ?

En plus des bénéficiaires habituels, nous avons de nouvelles demandes d’aide. Lorsque c’est possible, nous les acceptons, sinon, nous indiquons aux gens le service le plus proche de chez eux.

Merci pour ce témoignage, Claude.

Merci à toi et bon courage à chacun dans ces temps difficiles !

 

Propos recueillis par Jean-Guillaume DeMailly le 15 avril 2020

Toutes nos actualités sont disponibles ici.

 

arrow