Seigneur, nous sommes humiliés par un virus.

Toutes nos fragilités sont mises à nu :

nos corps sont mis à l’épreuve ainsi que notre mental,

notre économie mondiale est à genoux,

nos connaissances scientifiques se sont révélées limitées,

le peu de ce qu’il restait de la solidarité européenne fut atomisé.

 

En mesurant l’horreur de la situation des malades dont les plus faibles n’y échappent pas,

ce virus nous montre sans pitié nos manquements, nos égoïsmes,

l’injustice qui en découle, les limites flagrantes de notre système.

 

Seigneur, nous sommes mis en face de nos absurdités.

Nous avons peur. J’ai peur.

Peur du monde d’hier qui s’en va, peur du monde d’aujourd’hui avec son décompte implacable,

peur du monde de demain à reconstruire.

Pourtant, cela serait une insulte de le reconstruire tel qu’il a été il y a encore un mois.

Il aura fallu une telle catastrophe pour que nous prenions conscience de nos idoles.

Seigneur, qui de nous ne succombait pas, au moins de temps en temps,

aux sirènes de l’individualisme indifférent ? de la surconsommation ?

aux billets d’avion à 15 euros l’aller/retour ? aux tomates en hiver ?

aux visites chez les grands-parents tant et tant de fois reportées ?

Nous vivons aujourd’hui comme les confinés de toujours :

les personnes âgées, les handicapés, les malades,

les accidentés de la vie, les chômeurs de longue durée,

et tous les autres exclus qui ne sont pas cordialement invités

à la fête de notre quotidien saturé et exclusif.

Aujourd’hui, nous sommes forcés de revenir à la simplicité et le bon sens.

Que nous manque-t-il le plus ?

Un travail épanouissant,

une promenade dans la nature et nos relations familiales et amicales.

C’est tout.

 

Seigneur, avec ton Amour et ton pardon,

ce sont des nouvelles portes qui s’ouvrent à nous.

Nous ne pouvons plus fermer les yeux :

petit à petit, nous pourrons faire mieux et réinventer notre vie et notre société

en n’oubliant jamais que nous aussi nous avons eu peur.

Grâce à l’Espoir et la confiance que tu places en nous,

tu nous offres cette deuxième chance de changer

notre façon d’être et notre façon de vivre en société

pour que, ensemble, nous prenions nos responsabilités

et que nous guérissions.

 

Elisabeth Vandenheede

Prière pour le culte podcast du 29 mars 2020, à partir du Psaume 130

Église du musée

 

Image : pixabay