… Comme Mozart, ou encore mieux Jean-Sébastien Bach, avoir plein de musique divine dans la tête et les oreilles, à ne plus savoir que choisir dans mes rayonnages. J’aurais aimé composer des airs à élever jusqu’au ciel les âmes et les cœurs. Une musique qui appelle un silence profond quand elle se tait, ou un « ouah » que c’est beau ! Une musique qui guérit la douleur, qui vous approche de Dieu.
Au lieu de cela, lorsqu’il m’arrivait de rentrer très tard de réunion et que je chantais à tue-tête dans la voiture afin de ne pas m’endormir au volant, je m’essayais à composer des choses… disons innommables, du style « arguedennes » comme auraient dit mes grands-mères wallonnes ! C’est que je n’entends rien de céleste dans mes oreilles !
Leçon d’humilité.
Quand j’étais gamine et que j’entendais une belle musique symphonique, et surtout que personne ne me voyait, je dirigeais l’orchestre de main de maître, on peut le dire. Du moins je le croyais dur comme fer.
Ah, j’aurais rêvé devenir chef d’orchestre.
Mais comment faire quand on n’est vraiment pas douée, et qu’on double sa quatrième année de solfège, plus occupée à rigoler avec ses cousins Lombart, arrivés au même niveau, qu’à s’appliquer aux dictées musicales et aux sept clés.
C’est que je n’ai pas l’oreille absolue, moi, comme mon amoureux et mon papa.
Bon, il faut encore abandonner cette idée.
Leçon d’humilité.
Quand on vieillit, beaucoup de souvenirs remontent à la surface… Notamment ceux de mes exploits de danseuse (voir remarque sur l’absence de public au paragraphe précédent).
Je vous INTERDIS de rire !
Que j’aurais aimé devenir danseuse étoile ! Ma maman, très stricte et sage sans doute, n’a pas voulu que j’aille au cours de danse.
Bon, tant pis, il faudra bien passer à autre chose.
Plus tard, j’aurais aimé apprendre la poterie, l’allemand, la couture et la vie bien remplie de mère de famille, d’épouse de pasteur puis de prof de religion, m’a proposé d’autres hobbys, passionnants.
Leçon d’humilité.
Maman faisait de la tarte avec une pâte à brioche comme base. A tomber.
Farine, beurre (beaucoup !), sel, sucre, levure, œufs. Je vous passe les détails.
Pas toujours facile à réussir, mais avec l’expérience, j’y arrive. Je peux quand même m’en vanter un peu.
Donc, je fais des émules : « donne-moi ta recette, stp ». Plutôt que te donner ma recette, je vais te montrer comment faire, car c’est quand même un peu délicat : il faut pétrir, mais pas trop, etc., etc.
On prend rendez-vous, les ingrédients sont prêts, la chef va œuvrer de main de maître et sans filet et, patatras, rate sa pâte qui ne veut pas s’étendre au rouleau et casse avant mise dans la platine à tarte.
Là, c’est dur de chez dur.
Depuis, quand je fais de la tarte, j’achète TOUJOURS de quoi faire deux fois la pâte !
Leçon d’humilité.
Il nous est donné, en vrai cadeau, d’être doués pour certaines choses, modestes ou pas, peu importe vraiment. On peut juste avoir la main verte, savoir écouter, cuisiner divinement, coudre de manière créative ou composer un opéra. Qu’importe du moment qu’on s’applique à cultiver ses dons, qu’on les partage généreusement, qu’on rende la vie des autres plus belle, plus joyeuse, plus paisible, plus heureuse.
Et vous l’aurez compris en me lisant, que le petit don qui m’a été fait, réside dans ma modeste plume.
En toute humilité.
Image par mgnorrisphotos sur Pixabay