La robe pastorale et les couleurs liturgiques

La plupart des pasteurs des églises de tradition réformée portent la robe pastorale pendant la célébration des cultes. Cette robe n’est pas un vêtement liturgique. Elle remonte à l’époque de la Réforme au XVI siècle avec la naissance du protestantisme lors de la réforme protestante. Elle a été surtout introduite par Jean Calvin. Celui-ci est d’origine française poussée à l’exil  à Genève où il travaillera beaucoup sur les idées de la réforme  (Son livre Institution chrétienne en quatre tomes). Deux grands réformateurs, Calvin et Zwingli, ont choisi et porté cette robe, dite de Genève. Je rappelle qu’elle n’est pas un vêtement liturgique mais la robe des docteurs de l’université et de ministres de l’Evangile. Elle est portée par celui qui a les compétences pour annoncer la vérité des Ecritures saintes, fondement de l’Eglise (Lire les trois solas de la réforme).

Un autre courant est venu dans les années 1970. Certains pasteurs ont jugé que la robe noire était triste. Ils ont choisi de porter la robe blanche. Ce choix a surtout séduit les pasteurs des églises réformées de Suisse. La robe noire met l’accent sur la compétence du théologien et la robe blanche porte sur la lumière de la résurrection. D’autres pasteurs (surtout d’influence évangélique)  préfèrent le costume civil pour la question de proximité avec l’autre. Ceci est l’illustration de manque d’autorité centralisatrice chez les protestants et qui souvent occasionne le chaos.

Chez la majorité des protestants, la robe pastorale demeure le symbole du ministère pastoral. Elle peut intimider chez les uns et rassurer chez d’autres. Elle est le signe d’une présence et d’une tradition. Elle peut aider les fidèles à ne pas se perdre dans la comparaison vestimentaire et peut éviter aux pasteurs de scandaliser les gens par leur manière de s’habiller lors de la célébration des cultes. Elle sera portée dans la simplicité de serviteur de Dieu et non de revendication de titre universitaire.

La robe pastorale est propre à la tradition luthéro-réformée. Elle est à l’origine le signe de la formation académique du pasteur et de la reconnaissance de sa consécration au ministère pastoral par l’Eglise. Elle ressemble à celle des docteurs d’université, d’un magistrat ou des juristes. Jean Calvin était lui-même de formation juriste. Luther a repris la robe de docteur de l’université parce qu’il avait le titre de docteur lui-même. Calvin et Zwingli ont choisi de porter cette robe en symbole de robe du ministre de l’Evangile. Il est important de savoir que la robe noire  ou toge est d’abord le signe  du ministère de l’enseignement, l’uniforme de celui qui est habilité à enseigner. Donc, la robe est le symbole de la formation universitaire du pasteur et de sa reconnaissance par l’Eglise. Le pasteur est formé et habilité pour la prédication et l’édification théologique des fidèles. La robe pastorale a une deuxième fonction risquant d’être ignorée et pourtant très significative à mettre en lumière : elle sert à cacher la personne du pasteur pour mettre en avant la proclamation de l’Evangile à travers la prédication. L’attention des fidèles ne doit pas être portée sur la personne du pasteur ou son apparence physique mais sur l’essentiel : Le Dieu de Jésus-Christ.

Rabat

Il y a un rabat sur la robe pastorale, deux languettes blanches. Celles-ci symbolisent l’Ancienne et la Nouvelle alliance, l’Ancien et Nouveau testament.

Les couleurs liturgiques

Les pasteurs de certaines églises protestantes, notamment ceux de l’Eglise presbytérienne au Rwanda (EPR), partenaire de l’Eglise protestante unie de Belgique, portent des étoles pendant la célébration des cultes. Ces étoles sont de différentes couleurs. Les couleurs sont portées suivent le temps liturgique et des fêtes ecclésiastiques particulières. On a le vert, le violet, le rouge et le blanc.

Le vert

Le vert est porté pendant le temps ordinaire de l’église. Elle est le symbole de croissance de l’Eglise, grâce à la sève venue de Dieu.

Le violet

C’est la couleur de temps de pénitence. Il est porté pendant la période de l’Avent, du carême et au moment des offices funéraires en signe de tristesse.

Le rouge

Cette couleur rouge symbolise le sang ou le feu. On l’utilise aux dimanches des rameaux, vendredi saint et le jour de pentecôte en symbole de la descente de l’Esprit saint sous forme de feu.

Le blanc

Il est en usage au temps des fêtes : de Noël et de Pâques. Le blanc symbolise la pureté, la gloire divine et l’éclat de tout ce qui touche à Dieu. C’est la couleur de la résurrection et de la renaissance.

NB : Les fidèles et l’Eglise sont appelés à suivre ces différents mouvements de la vie ecclésiastique. Ces différentes couleurs symboliques leur serviront de signe et de changement de différents moments liturgiques. Ceci pour être encouragés à méditer les Ecritures selon le calendrier ecclésiastique dans un cycle bien étudié et proposé par les spécialistes de la liturgie.

Pasteur Léonard Rwanyindo

Image produite avec Ideogram AI

Photo : lors des Consécrations nationales,  les nouveaux pasteurs reçoivent symboliquement l’aide de leurs aînés pour enfiler la robe pastorale. Ici, le pasteur David Moulinasse accompagné par le pasteur Georges Quenon.

 

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