Le tilleul de notre jardin

Chaque matin, votre servante s’entraîne pour le Tour de France des plus de 75 ans et, depuis son vélo d’appartement déglingué, a tout le loisir d’observer ce qui se passe dans le jardin.

Instructif. Plusieurs arbres, dont des fruitiers, ponctuent la pelouse. J’espère que les autres ne m’en voudront pas : je voudrais juste me concentrer sur le tilleul qui ombre en partie les abords de la maison.

Je ne connais pas son âge, il nous attendait à notre emménagement, déjà joli et bien « branché » !

Chouette, on va pouvoir faire des siestes dessous… Oublie, plein de bestioles ont la même idée que toi… Sans doute que cet arbre les attire. Il faudra choisir autre chose.

Un tilleul… Vous pratiquez cet être vivant chez vous ? L’hiver tout va bien, il se tient tranquille, mais dès que le printemps se profile, ça y est : d’abord les écailles des bourgeons, ensuite en juin les pétales des fleurs, n’oublions pas les fruits durant des semaines et, pour finir, les feuilles jusqu’en décembre bien fait. Voilà tout ce qui va tomber dans votre assiette par beau temps et sur la terrasse par tous les autres temps. Sans oublier les nombreuses branchettes et branches qu’il laisse tomber, de dédain, dans ses alentours par vent à partir de quatre Beaufort. Va falloir s’armer de courage et d’une bonne brosse pour suivre cet individu à part, si on veut avoir une terrasse en ordre lors des visites, des barbecues et événements en tous genres (vous savez, ce qu’on organisait pour plein de copains dans une autre vie, celle d’avant).

 

Pause.

Comme dans les psaumes.

Yvette continue de pédaler quand même, ce qui n’empêche pas de réfléchir.

 

Oh, des mésanges viennent picorer dans les plaques de graisse agrémentées de vers minuscules, dans les réserves d’arachides pendues aux branches du tilleul. Qu’elles sont jolies, les petites nerveuses ! Et voilà un couple de tourterelles turques qui se bécotent. Sans oublier merlot qui surveille son monde de son œil tout rond. Un grimpereau monte et descend le long du tronc et un troglodyte sautille de branche en branche. Un geai passe en vitesse. Un pinson lance son chant joyeux et infatigable, jusqu’à ce que les pies mettent tout le monde d’accord (sauf les choucas et les corneilles) : faut dégager !

 

Les bourgeons de tilleul, excellents en gemmothérapie et adaptés aux situations de stress, de troubles du sommeil, et d’anxiété chronique.

Sans oublier les tisanes de fleurs de tilleul, le soir avant le coucher, en guise de berceuse, ou en forme de boisson fraîche, avec du citron, tout au long des chaudes journées d’été.

Et les branches tombées qui servent à lancer le feu dans le poêle à bois ou dans le barbecue.

L’ombre du tilleul bienfaisante lors des canicules…

Et, en hiver, avez-vous remarqué que la neige fond plus vite sous les arbres, même dépouillés de feuilles ? On dirait qu’ils réchauffent la nature par leurs bienfaits et notre tilleul est un spécialiste du déneigement.

 

Pause.

Le vélo est abandonné, mais on continue de cogiter.

 

Je ne peux pas mieux comparer les humains qu’à notre tilleul : parfois un peu encombrants, un rien casse-pieds, donnant un travail parfois répétitif, mais…

Mais… le chant des oiseaux, la joie des rencontres humaines, l’apaisement des bourgeons et des fleurs, la bonté humaine, l’ombre bienfaisante, la tendresse humaine, le « déneigement », la chaleur humaine, toutes ces qualités font oublier que nos comparses nous donnent parfois du fil à retordre.

 

Que nous puissions porter sur nos frères et sœurs en humanité, le regard que Jésus porte, lui qui voit en chacun des potentialités, des dons, des qualités à faire naître, vivre et revivre !

 

Joyeuses Pâques à toutes et tous !

 

Yvette Vanescotte

 

Image : pixabay

 

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