L’Église Protestante Unie de Belgique en deuil pour les victimes au Népal et les réfugiés qui se sont noyés aux frontières de l’Europe.

Bruxelles, le 27 avril 2015

 

Le tremblement de terre de samedi passé a coûté la vie à des dizaines de Népalais. Sur place, c’est le chaos et la population est abasourdie. Les missions de recherche et de sauvetage sont en cours.

La solidarité internationale à l’origine de celles-ci est, entre l’immense chagrin et le drame

inconcevable, un signe de profonde solidarité humaine qui ne connaît aucune frontière.

Dans le même temps, de plus en plus de réfugiés se risquent à traverser la Méditerranée. Et de plus en plus d’entre eux s’y noient alors qu’ils tentent de rejoindre l’Europe. Chaque traversée coûte la vie à de nombreux réfugiés ; ils sont même des centaines à avoir péri ces dernières semaines. Ils n’ont pas droit aux fleurs ni aux couronnes mortuaires. Tous ces réfugiés ne sont pas des numéros, mais des êtres humains. Pour leurs familles et amis, leur perte est aussi dramatique et douloureuse que l’est celle d’un de nos proches.

Nous prions pour toutes les personnes décédées et adressons nos plus sincères condoléances aux parents proches.

Cette tragédie se déroule au seuil de l’Europe, dont notre pays fait justement partie intégrante. Le message de la Commission des Églises auprès des Migrants en Europe (CCME), auquel l’Église Protestante Unie de Belgique se joint de tout coeur, disait : «Seuls les itinéraires légaux et sécurisés vers l’Europe peuvent empêcher que de telles tragédies se produisent. Il faut accueillir davantage de réfugiés. Des personnes issues de zones de conflits, telles que la Syrie ou l’Erythrée, doivent pouvoir obtenir un visa plus facilement. Nous avons besoin d’itinéraires sécurisés.»

Cette tragédie inhumaine doit être considérée comme un puissant appel à l’intensification drastique des efforts dont le but est de s’attaquer aux causes réelles qui sont à la base de ces évènements dramatiques, à savoir la pauvreté, l’insécurité sociale et les conflits dans les pays d’où proviennent les migrants.

Penser que le renforcement des frontières de Fort Europa contiendra l’exode des migrants qui fuient la pauvreté et la violence n’est pas seulement naïf, mais criminel.

Lequel d’entre nous souhaiterait vivre en Syrie en ce moment ? Que ferions-nous, vous et moi, si nous y vivions avec nos enfants ? Que faire si l’EI veut vous éliminer ? Attendre que ce soit la fin, ou prendre ses jambes à son cou pour sauver sa vie, même dans une embarcation de misère ? Ne pas essayer, c’est déjà perdre.

Autant de personnes issues de tellement de pays et en quête d’une opportunité de vivre. Personne ne prend place par plaisir dans une telle embarcation où l’on passe plusieurs jours sans manger, entassé l’un sur l’autre et en ayant peur de mourir. C’est une chose que l’on fait seulement si l’on ne voit vraiment aucune autre issue.

Dieu aime chaque homme et celui qui l’aime, aime les hommes.

Faisons donc résonner un chant dans nos églises et en n’importe quel autre lieu pour ces réfugiés, les proches, les familles et amis des victimes. Une protestation contre cette vision et cette stratégie égoïste et à court terme, un témoignage pour une politique à l’étranger où les êtres humains, et non les intérêts économiques, constituent l’élément central.

 

Ensemble, nous crions : Kyrie eleison !

 

Pasteur Steven H. Fuite,

Président du Synode de l’Église Protestante Unie de Belgique

 

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