Une secrétaire au bureau de l’enseignement religieux protestant

Pendant 38 ans, Christine a été responsable du service enseignement de l’EPUB puis du CACPE, une mission qu’elle a accomplie avec un entrain positif, un souci du service de l’autre et de la rigueur.

En déposant leurs dossiers entre les mains de Christine Van Belle, les professeurs et inspecteurs de l’enseignement religieux savaient que le suivi serait parfait. Tous ses collègues ont été touchés par sa gentillesse et par son amour de la vie.

A l’heure de la pension, Christine nous partage quelques mots sur le travail… et sur la musique !

 

Une secrétaire au bureau de l’enseignement religieux protestant

Au printemps 1983, j’ai lu dans les journaux ecclésiastiques locaux que le Conseil synodal de l’EPUB avait publié une offre d’emploi. Ils recherchaient une secrétaire pour s’occuper de l’administration de l’enseignement religieux protestant.

J’ai donc envoyé ma candidature. Après discussion avec le président, qui était alors J. Pieters, le Conseil Synodal a décidé de me confier cette tâche et le 9 mai j’ai commencé rue du Champ de Mars dans un bureau ensoleillé au deuxième étage.

 

Un emploi dans une administration

Sous la responsabilité du Président du Synode de la VPKB, puis des deux Co-Présidents du CCAPE et du Président du Comité PEGO, je me suis occupée de l’administration vis-à-vis des autorités, en collaboration avec 7 Inspecteurs du culte protestant, 4 francophones et 3 néerlandophones.

Mon travail consistait à rédiger et à archiver les documents nécessaires au cours de la carrière des professeurs qui enseignent la religion protestante dans les écoles des trois communautés en Belgique.
Au début, cela signifiait qu’à chaque rentrée scolaire, il fallait taper des centaines de formulaires de nomination, car j’ai commencé avec une machine à écrire ; ces formulaires étaient envoyés en plusieurs exemplaires après avoir été signés par le président du Synode. Parfois, nous les envoyions pliés et scellés avec plusieurs membres du personnel du Bureau du Synode, même mon conjoint et mes enfants participaient lorsqu’il y avait une urgence…..

Les dossiers n’étaient pas toujours faciles, parfois nous devions utiliser des tableaux et des chronologies – pour certains enseignants les situations étaient vraiment très complexes – pour pouvoir débloquer ces dossiers avec quelques documents supplémentaires. Cela donnait procurait de la satisfaction.

Lorsque l’Éducation est passée sous la responsabilité des différentes communautés, les décrets ont déterminé une nouvelle façon de travailler. Il n’y avait plus un seul secrétariat national pour l’Éducation mais un secrétariat scindé qui répondait aux demandes des trois communautés.

Il y eut également une innovation dans le traitement des données. Les fiches et les documents fûrent dorénavant saisis dans une base de données et un traitement de texte, ce qui constituait un changement considérable.

Avec l’utilisation généralisée du courrier électronique et de l’Internet, le système est devenu encore plus efficace.

Au fil des ans, il m’a semblé qu’on m’avait confié plusieurs fois un nouveau poste, parfois passionnant, certainement varié.

Au cours de la période allant de 1983 à aujourd’hui, pendant laquelle l’administration de ce secrétariat a dû évoluer si souvent, j’ai toujours eu l’occasion de réfléchir avec les autres et de les consulter afin de parvenir à un ensemble qui fonctionne bien. Il y a eu une bonne entente avec les inspecteurs et cela a donné lieu à une coopération agréable. J’en suis très reconnaissante et j’en garde de nombreux souvenirs précieux.

Lors des réunions de l’Inspection, il a été rapporté à plusieurs reprises que le gouvernement voulait supprimer les matières philosophiques dans les écoles car elles étaient trop coûteuses, trop complexes dans leur organisation, etc. Elles n’ont pas encore été supprimées mais leur organisation est devenue plus compliquée.

En Wallonie en particulier, les dernières années ont été difficiles en raison de décisions gouvernementales drastiques, à savoir la réduction du nombre d’heures de religion, la limitation du nombre de diplômes reconnus – ce qui signifie qu’il est devenu beaucoup plus difficile de trouver des enseignants potentiels -, et la réorientation de l’Inspection des sciences religieuses. La Communauté germanophone a également souffert de cette situation.

Les conséquences de cette tendance à la baisse signifient de nouveaux défis pour les enseignants en particulier.

En Flandre, les inspecteurs doivent parfois chercher des professeurs compétents pour enseigner la religion protestante, car ces dernières années, le nombre d’heures a explosé.

J’ai regardé et j’ai vu… la force motrice des inspecteurs.

L’orientation donnée aux enseignants a beaucoup évolué. Lorsque j’ai commencé à travailler, le programme d’études ne consistait qu’en un petit livret imprimé au pochoir ; il s’est transformé en un ensemble de programmes d’études et de matériel didactique fournis par voie électronique, ce qui est fantastique ! C’est principalement le cas en Flandre. L’enthousiasme des inspecteurs de Belgique francophone a également donné lieu à un bon programme d’études, mais en raison du nombre réduit d’heures d’enseignement, celui-ci doit être adapté. Les enseignants germanophones travaillent avec une traduction de ce programme. Depuis de nombreuses années, les inspecteurs fournissent aux enseignants beaucoup de matériel didactique pour leur permettre de rendre leurs cours fantastiques pour les élèves. Ils ont également prêté des valises, “les malles didactiques”, avec du matériel d’enseignement pour les leçons de judaïsme, d’islam et l’histoire de Luther, ce dont on peut être fier à juste titre.

La route continue, de nouveaux défis se présentent, des solutions sont trouvées…

Pour moi, le temps est venu d’une réorientation personnelle : la retraite. Cela signifie laisser derrière soi ce qui a occupé la majeure partie de mon temps pendant près de 40 ans.
Je réfléchis à l’inspiration qui m’a guidée dans ce travail au fil des ans. Et l’inspiration ne s’arrête pas après la retraite.

Vous l’emportez avec vous, elle sera utilisé pour ce que vous allez commencer à l’avenir, de nouvelles activités ou des centres d’intérêt qui n’ont pas été suffisamment pris en compte jusqu’à présent. Un seul exemple : le bricolage, la lecture aux enfants… et bien sûr, chanter avec mes petits-enfants… bref, faire des choses agréables dont ils se souviendront avec tendresse plus tard.

 

Comment se fait-il que j’ai postulé pour cet emploi ?

Le fait que j’ai postulé pour le poste de secrétaire au bureau de l’Église est tout à fait conforme à l’éducation que j’ai reçue, qui occordait de la place au service de l’Église et de la foi.

Je viens d’une famille protestante traditionnelle. Mes parents étaient des pratiquants très fidèles, et leur vie était dominée par l’église protestante, les cultes et l’engagement dans la paroisse. Un dimanche sans aller à l’église était rare.

A la maison, on chantait à nouveau les hymnes du culte et dès que j’ai su jouer du piano et que j’ai eu le “livre de chants verts”, j’ai joué et chanté avec zèle… de fait, le chant est typiquement protestant. Le message biblique est traduit en psaumes et en hymnes. Dans presque toutes les églises, il y a ou il y a eu des choeurs.

Ce chant a rendu ma vie quotidienne plus riche.

Souvent, j’étais assise au bureau à chanter des chants d’église et de chorale tout en remplissant les formulaires de rendez-vous, … et tout le monde pouvait l’entendre, qu’il le veuille ou non …
Pendant cette période de Covid avec toutes ses restrictions, il est bon non seulement d’écouter de la musique mais aussi de jouer et de chanter de la musique soi-même.

Lorsque j’ai entendu récemment sur “Klara”, une radio flamande de musique classique, que la musique est un baume pour l’âme, je peux le confirmer. C’est peut-être pour cela qu’il y a tant de chants dans nos cultes. Un hymne apporte réconfort et encouragement, un chant de louange vous rend heureux …

Christine van Belle
26.O1.2021

 

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