Dans le Hainaut occidental, Emmanuel Byiringiro fait sortir l’Église dans la rue

Le Dimanche 26 septembre 2021 a lieu l’installation du Diacre à charge spéciale pour le District du Hainaut Occidental (EPUB) : un diacre de rue. Mais qu’est-ce que c’est ? Emmanuel Byiringiro nous partage un tout petit peu (parce qu’un article c’est toujours trop court) son travail d’écoute, de service et d’évangélisation auprès du public. Il nous en dit aussi davantage sur ce qu’est un diacre, en particulier au coeur de l’Église Protestante Unie de Belgique. Ou comment aller à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps pour vivre l’Humanité et la Parole avec eux.

 

Qu’est-ce qu’un diacre ?

Pour dire ce qu’est un diacre en peu de mots, il faut partir de l’origine grecque : « Diacre » vient du mot « diakonos » qui signifie globalement « serviteur ». C’est une appellation toujours associée au mot « diakonia » en Grec et « diaconie » en Français, dont le sens large est  « service ».

Sans entrer dans les textes bibliques qui nous parlent du ministère de diacre, je dirais que lorsque nous mettons nos différents dons au service les uns des autres, nous nous qualifions de diacres ou de diaconesses d’une manière universelle. Dans l’Église, cette universalité devient spécifique lorsqu’il y a attribution à la mission de tout chrétien d’une charge spécifique reliée aux besoins des Communautés et aux compétences recherchées pour accomplir la tâche et parvenir à la finalité attendue.

Cette explication simplifiée semble circonscrire l’action du diacre ou de la diaconesse au sein de sa Communauté croyante ou de son appartenance ecclésiastique. Or, celui ou celle qui est au service de Dieu sert tout le monde. Le diacre rend donc témoignage de sa foi en Dieu auprès des autres et partage les valeurs chrétiennes qu’il a faites siennes, dans l’Église et en dehors.

 

En quoi consistera votre travail ?

Mon travail, c’est l’approche particulière de la mission globale de tout chrétien. Mais, je préfère utiliser l’expression de « mission » puisque le mot « travail » réduirait la charge spéciale du diacre à une sorte de contrat. Bien évidemment il y a cette convention de travail entre le Diacre à charge spéciale et l’Église. Mais celui-ci remplit un ministère de l’Église. Ce qui relève de la vocation. Dans ma mission, la diaconie, l’action sociale de l’Église, est associée à de l’évangélisation de rue – l’œuvre missionnaire de l’Église. Mon Cahier de charges est vaste mais je le résumerais en quelques lignes :

  • Réaliser des tâches diaconales au niveau des paroisses en tenant compte de leurs besoins, de leurs projets et de leurs attentes dans ce domaine ;
  • Développer leur diaconie pour pourvoir aux besoins des plus démunis ;
  • Mettre en place les tâches missionnaires dans certains quartiers et cités au travers des actions différentes menées en commun avec les paroisses ;
  • Etre en lien avec l’asbl ESOP (Entraide et Solidarité Protestante), en lui apportant soutien et compétences professionnels.

Un « Diacre de rue », c’est nouveau dans notre Église. Ma mission s’inscrit dans les nouvelles perspectives de l’Église Protestante Unie de Belgique (EPUB) qui se veut de plus en plus une Église de proximité. Ma mission diaconale et évangélisation de rue est un projet des 19 Paroisses du District du Hainaut Occidental (EPUB). Ce projet missionnaire au niveau régional est soutenu par le Conseil synodal. Il a pour « objectif premier d’apporter l’Église hors les quatre murs », c’est-à-dire aller à la rencontre des personnes qui ne fréquentent pas l’Église ou qui vivent hors des structures ecclésiales conventionnelles, « en vue de les accompagner dans leur compréhension de l’intervention divine dans leur quotidien, que ce quotidien soit satisfaisant ou pas ». Dans la diaconie chrétienne de rue, le social et le spirituel sont indissociables.

Ma mission me demande et me demandera de faire un travail de rue, d’assurer des accompagnements individuels, d’organiser des activités collectives au Temple ou dans un espace de rencontre, etc. Dans ma démarche d’intervention, je privilégie un travail de collaboration (avec les acteurs de terrain professionnels et bénévoles), en réseau (interne et externe) et en partenariat (partenaires existants et d’autres en devenir). Des groupes de travail sont envisagés et, actuellement, celui d’évangélisation de rue dont les membres sont issus de plusieurs paroisses de notre région est déjà actif et fonctionnel. Le volet diaconal de la mission a aussi démarré.

 

Qu’est-ce qui vous a conduit à devenir diacre ?

Avant d’être nommé Diacre à charge spéciale, j’étais déjà au service de Dieu dans l’Église et dans la société. La procédure de sélection de l’Église conduisant à la nomination a retenu ma candidature. Mais, pour moi, être Diacre va plus loin qu’une réponse à un appel à candidature. Cela relève d’abord de la vocation, qu’elle soit précoce ou tardive. Ce qui suscite en la personne appelée la volonté de s’engager à Servir Dieu et de se former pour avoir des compétences professionnelles. Je suis Théologien et Assistant social, je m’épanouis dans cette mission. Ces deux bagages professionnels me permettent de réaliser mes tâches avec méthode, empathie et foi.

 

Comment vous sentez-vous à l’approche de l’installation ?

L’installation est un moment solennel d’engagement envers Dieu et l’Église devant témoins. Je me sens à la fois interpellé quant au témoignage évangélique que je dois rendre à toute personne que je rencontrerai et joyeux d’accomplir ma vocation. Que Dieu me vienne en aide !

 

Emmanuel Byiringiro, Diacre à charge spéciale – District EPUB du HOcc

 

 

 

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