Eglise dans la Société 2010-2022- une rétrospective personnelle – par Greet Helsinga

Au cours des cinq dernières années, j’ai présidé le groupe de travail “Eglise dans la Société”. Depuis le 1er janvier de cette année, la pasteure Yolande Bolsenbroek a pris le relais.

Suite à la demande qui m’a été faite, je suis heureuse d’écrire une courte rétrospective personnelle.

Le Groupe de Travail EPUB Église dans la Société (EdlS) a été créé en septembre 2010. J’y ai été impliquée dès la première heure, les cinq dernières années en tant que présidente. EdlS peut compter sur l’engagement de quelques huit membres provenant des différentes régions du pays. Pour surmonter les barrières linguistiques, la langue de travail est l’anglais. Le groupe de travail a été créé pour encourager et soutenir l’Église dans son ensemble, ainsi que les églises locales, lorsque des questions de société importantes se posent, comme le racisme, l’antisémitisme, la migration, les réfugiés, le changement climatique, l’Europe, Israël/Palestine mais aussi l’euthanasie et la reconnaissance des droits des personnes LGBTQJ+-. Nous avons également abordé la question de savoir si l’Église doit s’engager dans la politique.

L’EPUB est membre de plusieurs grandes organisations œcuméniques, comme le Conseil œcuménique des Eglises et la Conférence des Églises européennes. Cela nous permet de rester impliqués dans les événements mondiaux importants. Si nécessaire, EdlS est appelé à informer sur ces événements ou à représenter l’EPUB. Il arrive que nous recevions des cris de détresse de la part d’Églises sœurs et d’autres chrétiens, appelant une réponse (par exemple, les églises ukrainiennes, les églises du Pakistan et de Syrie).

C’est ainsi qu’en tant qu’Église, nous sommes engagés auprès des chrétiens palestiniens. C’est le rôle d’EdlS de maintenir ces contacts. Cela nous place au centre de questions théologiques et politiques sensibles sur la relation entre Israël et la Palestine. Dans l’Église, il y a différentes opinions à ce sujet. Il faut alors chercher une voie, qui puisse à la fois proposer un chemin de paix entre ces deux peuples et préserver l’unité de l’Eglise. Mon engagement était et reste avant tout d’écouter l’autre, de consulter, de ne rien imposer. Était-ce la bonne voie ?

Notre tâche consiste à défendre des valeurs telles que la justice, la paix, la durabilité, la solidarité, la bonne gouvernance, la compassion, l’unité, l’harmonie et la plénitude. Nous devons nous engager plus fermement, en tant qu’Église et en tant que communauté chrétienne, pour protéger la création et les pauvres. Cela appelle à la prière commune, à l’action, y compris l’action politique. Cela exige / Cela appelle à une transformation spirituelle, à une conversion : s’éloigner de l’égoïsme et du consumérisme. C’est une mise en pratique plus consciente de l’Évangile.

Parmi les nombreuses actions dans lesquelles EdlS s’est impliqué, j’aimerais mentionner en particulier le soin de la création. Il s’agit d’une priorité depuis 2013. Lors du Synode de 2014, notre proposition d’un dimanche annuel de la Création comme dimanche thématique spécial a été adoptée. Depuis lors, EdlS s’est beaucoup investi dans la production de documents liturgiques pour les cultes des dimanches de la Création.

Le réchauffement climatique provoque parfois des crispations de notre part. Cependant, ce qui est encourageant, c’est la prise de conscience accrue dans notre Église que la foi et le climat sont étroitement liés. Lors du Synode de novembre 2022, d’importantes propositions ont été adoptées pour que tous les niveaux de notre Église aient conscience de l’urgence de prendre soin de la Création.

En tant que théologienne engagée socialement, j’ai aussi ressenti une sorte de vocation dans tout cela, à laquelle, après ma retraite, j’ai voulu me consacrer. Ce furent 12 années intenses. La coopération avec le président du synode, le pasteur Steven H. Fuite, et les membres du bureau du Synode a été très agréable et toujours constructive. Il y avait une appréciation mutuelle et c’est une source d’énergie nécessaire.

L’EPUB est une petite église, c’est donc souvent une Église flexible (sans hiérarchie ndr). Cela peut être un avantage et une force. J’en ai fait l’expérience à plusieurs reprises lorsque nous représentions notre Église au sein d’organisations catholiques ou  en Belgique. Je pense à Ecokerk (www.ecokerk.be) ou Orbit (www.orbit.be) en Flandre. Ou encore Entraide et Fraternité dans la partie francophone.

Un miroir ou une fenêtre


L’Église veut-elle être un miroir ou une fenêtre ? Si elle est un miroir, alors l’Église se préoccupe d’elle-même. C’est aussi nécessaire. Si elle est une fenêtre, l’Église est ouverte à ce qui se passe dans la société dans laquelle elle s’insère et dans le monde. Sa tâche est d’offrir une vue du Royaume de Dieu, c’est à dire un modèle de société dans lequel l’homme et la terre peuvent s’épanouir. C’était et c’est toujours ma motivation. Être présente en tant que citoyenne et en tant que chrétienne dans l’environnement où nous vivons et travaillons. Faire entendre la voix d’amour de l’Évangile, de la réconciliation et de la libération, de la justice, de la paix et de la plénitude. Pour moi, s’engager dans cette voie, c’est rendre compte de l’espérance qui est en nous (1 Pierre 3:15).

Dans ce qui précède, je n’ai pu donner qu’une impression minimale de tout ce que le Groupe de travail Église et Société de l’EPUB a fait.  Vous trouverez de plus amples informations sur notre site web : https://fr.protestant.link/groupe-de-travail-eglise-dans-la-societe-edls/. Nous poursuivons maintenant nos activités sous la toute nouvelle présidence de la pasteure Yolande Bolsenbroek. Je lui souhaite la bénédiction de Dieu.

Tervuren (février 2023)

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