Témoins de la foi : inspirés par la création
Environnement, transition écologique, énergies renouvelables, consommation durable : tout est le monde est d’accord, il est essentiel de s’engager… mais pour quoi exactement ?
Tout ramener à la notion de nature serait un peu réducteur : par environnement, on n’entend pas seulement les conditions naturelles. Il faut y associer les conditions culturelles qui agissent de concert sur les organismes vivants et les activités humaines.
Les Écritures nous enseignent que la nature est un don de Dieu, il convient donc de respecter ce merveilleux cadeau, mais pour cela nous devons aussi nous appuyer sur une culture qui nous porte et qui construit une vie sociale harmonieuse, respectueuse de tout être vivant.
Nous avons le devoir de donner à nos enfants, dès leur plus jeune âge, les outils qui les inciteront au respect de la nature, de la vie en société et donc de l’amour du prochain.
Lourde tâche ? Oui. Mais combien enrichissante !
D’après une paroissienne de Quaregnon
District du Hainaut occidental
« Notre mission c’est d’annoncer l’Évangile, me dit ce monsieur, pas de faire de l’écologie. »
Je manque m’étouffer dans ma tasse de tisane bio. D’abord, lis les rapports du GiEC, on court vers l’EXTINCTION massive, et à quoi servirait l’Église s’il n’y a plus de vivants sur terre ? Et puis, c’est écrit texto en Romains 8, que toute la création soupire dans les douleurs de l’enfantement ? Pas que les humains, mais toute la création.
Il est temps d’arrêter un peu avec cette affaire de dignité supérieure de l’humain. Je ne peux pas croire que Dieu a comme inconditionnels chouchous l’espèce la plus catastrophiques, celle qui a inventé le terrorisme et détruit la biodiversité. Non, Dieu ne nous préfère pas !
Bigre. Je suis en train de virer antispéciste. Et je ne vais convaincre personne de sauver la planète avec ça. Mais seul Dieu sauve. Et il y a longtemps pour ma santé mentale que j’ai appris à renoncer à convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit. Sur ce, je m’en vais relire Albert Schweitzer. Il dit tout cela tellement mieux que moi.
Past. Françoise Nimal, Verviers-Hodimont
District de Liège
Au commencement, Dieu plaça l’Homme dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. Aujourd’hui, si ce jardin n’est plus, la création, elle, est toujours là. Alors pourquoi ne la gardons-nous pas ? Nous sommes une des seules espèces qui détruit l’environnement duquel elle dépend, n’est-ce pas ridicule pour une espèce qui se dit sapiens ?
Personnellement, je pense que les Chrétiens sont toujours les gardiens de la création de Dieu et devraient donner l’exemple dans la manière de la préserver. Sans tomber dans l’extrême, c’est simplement du bon sens de consommer de saison, préférer ce qui est lavable au jetable, manger local et éviter les produits sur-emballés (voire emballés tout court), on peut aller ensuite plus loin en consommant zéro déchet. « Aime ton prochain comme toi-même » nous a commandé Jésus, nous aimons-nous donc si peu que nous ne prenions pas soin de notre Terre ?
Loreen Nesbitt, La Louvière
District Hainaut oriental Namur Luxembourg
Petite fille, je me promenais régulièrement dans les dunes avec mon grand-père. Armé d’une grande paire de jumelles, il m’apprenait beaucoup de choses sur les oiseaux, les arbres et les plantes.
Avec le recul, je me rends compte qu’il m’a transmis un grand amour de la nature. Lorsque je suis quelque part, il me faut d’abord explorer ce qui se trouve à l’extérieur. Pour la spiritualité et la créativité, je “dois” sortir.. Si croire commence par s’émerveiller, alors ma foi commence là, dehors, au cœur de la belle Création de Dieu. C’est là que ma foi se nourrit, autant qu’à travers les Écritures. Et puis je réalise, tout comme Trees van Montfoort, auteure de l’excellent livre “Green Theology”, combien il est étonnant et alarmant que nous, théologiens, ne nous soyons “réveillés” qu’à un stade aussi avancé de la crise environnementale et que nous devions maintenant élever la voix comme des prophètes de malheur…..
Past. Marieke den Hartog, Boechout
District Anvers Brabant Limbourg
Dernier livre de Jean-Claude Carrière : « A la vie ! ». Il y relie les trois crises actuelles : sanitaire, économique, écologique. L’écologique étant celle qui pourrait faire disparaître l’humanité.
Il interpelle les chrétiens en affirmant que nous avons notre part de responsabilité dans ce grand gâchis, avec notre lecture du verset biblique de la Genèse, lorsque Dieu dit à l’humain : « Croissez et multipliez, remplissez la terre et soumettez-la » (Genèse 1, 28). Depuis, la croissance est devenue, consciemment ou non, mot d’ordre. Il a raison, l’athée m’ouvre les yeux et je ne peux que faire mienne sa conclusion :
« Nous trouvons peut-être là, dans ces crises simultanées… une occasion unique de nous rapprocher, et même de nous réunir… afin de combattre les mêmes périls…
Danger de mort pour tous : vivons enfin ensemble. »
Peut-être est-ce au seuil de la mort que l’utopie se révèle être la seule issue possible. En un sens, cela consolide ma foi et me rend l’espérance.
Past. Bruneau Joussellin, Bruxelles
District du Brabant Francophone
« Et moi, voici que je fais mon alliance avec toi, avec tes descendants après toi, et avec tous les êtres vivants qui sont avec toi, les oiseaux, le bétail, et tous les animaux de la terre avec toi, depuis tout ce qui est sorti de l’arche jusqu’à tous les animaux de la terre. » (Gn 9, 9 et 10)
Dieu est en relation avec les hommes et les bêtes. Qu’est-ce que cela peut nous inspirer ? Au minimum, que ces animaux ont une place spéciale dans la création, qu’ils sont des créatures dignes que le Dieu de la Bible fasse alliance avec eux.
Le fait que l’Éternel nous donne la responsabilité de prendre soin de sa création devrait être une motivation profonde et essentielle, spirituelle même, pour prendre soin les uns des autres, des animaux et de toute la nature.
Pour Alida, ma femme, la protection des animaux et de l’environnement est importante depuis des années. Elle achète très consciemment en faisant attention aux étiquettes. Et elle ne sert généralement de la viande qu’une fois par semaine.