En attendant l’arrivée du cycliste, ce lundi 31 mai 2021, les commentaires entre nous vont bon train. A la question de Monique pour savoir de quelle nationalité était notre hôte, Gérard se saisit de son smartphone pour faire des recherches via Google. Je l’en dissuade, en argumentant qu’il existe de milliers de Peter Smith, et qu’il est presqu’impossible pour lui de tomber sur le « bon » via internet. Je propose alors soit la nationalité anglaise soit l’américaine, tout en sachant, au fond de moi, que les noms de personnes de nos jours n’ont plus rien à y voir avec leurs origines ou leurs nationalités.
Pourtant ma proposition fait mouche car Monique, en reprenant la parole, ne s’intéresse plus à la nationalité mais plutôt au motif de la visite de Peter. Personne n’a de réponse ; aucun de nous ne le connaît physiquement ni ne possède son téléphone. Et le temps devient long, Monique qui ne sait pas rester sans rien faire s’affaire dans la cuisine de la paroisse pour y mettre de l’ordre ; je vais acheter des fraises à deux pas de la paroisse. Surprise ! Sur le chemin du retour, à distance, je vois Peter qui descend de son vélo et Gérard qui l’accueille. Je les rejoins et souhaite la bienvenue à Peter. Nous entrons tous les trois dans le jardin de l’église, vite rejoints par Monique.
Elle prend sans tarder la parole et retrace l’histoire de la paroisse de Rongy sous le regard admiratif de Peter qui ne manque de rappeler, plus d’une fois, que nous avons une belle paroisse.
Puis vient le temps du don de la bougie « ProFest » par Peter qui nous en explique la symbolique : c’est d’être loin des yeux mais près du coeur. Il nous rappelle que le thème du culte de l’ascension mettait en lumière que les différentes langues que nous parlons étaient un obstacle à la diffusion et au partage de l’Évangile quoique nous ayons tous en partage les mêmes vertus théologales : l’espérance, la foi et l’amour.
Peter nous dit alors que toutes les fois que nous allumerons cette bougie, nous pourrons ressentir la solidarité avec nos sœurs et frères néerlandophones par le Seigneur Jésus-Christ.
Quelques photos immortalisent l’instant.
Et enfin, nous voilà assis autour de la table de la cuisine pour prendre un tel un verre d’eau, un tel autre une cannette de Fanta.
C’est pendant ce moment de partage fraternel que je demande à notre hôte les raisons qui l’ont poussé à nous rendre visite.
Peter nous apprend qu’il est pasteur néerlandophone de Termonde et qu’il n’était ni anglais ni américain. Son nom Smith ne se termine pas avec un « h » mais un « s ». Son nom est orthographié « Smits » et qu’il était d’origine néerlandaise.
Je lui demande alors s’il réside au Pays-Bas et vient travailler en Belgique. Il nous répond que ce serait difficile et qu’il avait choisi d’habiter en Belgique.
Il nous donne les raisons qui l’ont motivé à parcourir les églises pour rencontrer les paroissiens.
C’est à cause du Coronavirus et surtout du Lock-down.« Cela contredisait, dit Peter, les résolutions du grand rassemblement national, qui avait eu lieu un an plus tôt et, qui recommandaient aux chrétiens de tous bords de se mettre en route, de faire tomber les barrières, pour aller à la rencontre des autres. »
Peter nous explique que lors du premier Lockdown, il a enfourché son vélo avec un ami pour aller visiter tous les églises néerlandophonesde l’EPUB et que c’est lors des second et troisième Lockdown qu’il prit la décision de se tourner vers ses sœurs et frères chrétiens francophones.
Que c’est beau de l’écouter parler !
Après une brève prière faite, nous souhaitons bon vent à notre bien-aimé cycliste.
Jacques Nguemen