Noël à Tuvalu

Vous avez vu comme moi, les images du Ministre des affaires étrangères de l’Etat de Tuvalu (huit îles du Pacifique) interpeler les participants de la COP 27, les pieds dans l’eau.

Il a planté son pupitre dans la mer et, habillé de son costume-cravate, en appelle à la solidarité et à la conscientisation du monde des nantis quant à l’urgence climatique.

C’est qu’on leur avait promis, en 2020, de l’aide financière pour éventuellement délocaliser leurs populations, mais ils attendent toujours et, comme sœur Anne, ne voient rien venir.

L’an passé, les personnes qui ont vu, avec angoisse, l’eau monter, ravager leurs biens et menacer leur vie, dans notre propre pays, peuvent certainement mieux comprendre l’angoisse des insulaires surveillant la montée du niveau de la mer.

J’ai lu récemment que le niveau de la mer allait monter de trois mètres si la banquise fondait totalement…

Cela ne nous empêche pas de dormir ? Qu’y pouvons-nous ? On va trouver des solutions techniques à tous ces problèmes, l’humanité étant suffisamment intelligente et créative pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Et nous continuons souvent à nous cacher la tête dans le sable, à poursuivre notre vie comme si de rien n’était.

Et il faut des crises répétitives : COVID, guerre en Ukraine, crise de l’énergie pour freiner tant soit peu notre boulimie consumériste. Malheureusement, là encore, ce sont les plus fragiles, les plus pauvres, les plus malades ou handicapés qui trinquent un maximum, qui doivent choisir entre se chauffer, manger, acheter des médicaments.

Il faudra peut-être aussi (mais là je doute un peu) que des milliers de réfugiés climatiques arrivent dans nos contrées pour qu’on s’interroge encore plus sur notre mode de vie.

 

Rien n’est simple, je le sais, et on se sent parfois démuni ou dépassé par l’ampleur du problème. Néanmoins on peut agir, chacun dans sa sphère, en pensant et agissant écologiquement. Je ne vais pas vous faire un tableau ni vous donner des recettes, des informations en ce sens nous arrivent constamment.

D’autre part, nous pouvons demander des comptes à nos dirigeants, nous pouvons évaluer les programmes électoraux de leurs partis et nous avons le devoir de voter de manière soucieuse de l’avenir de notre planète.

 

Le temps de l’Avent nous porte à méditer sur les ténèbres qui environnent l’humanité et sur le chemin à parcourir pour parvenir à la lumière de Noël. Cette obscurité n’est pas celle de nos rues, de minuit à cinq heures du matin pour épargner quelques sous, et cette lumière n’est pas celle de lampes LED ! Nous avons affaire à la noirceur de notre propre cœur, celui qui ne veut ni voir, ni entendre la détresse de nos frères et sœurs en humanité. Nous avons besoin de cette lumière qui nous vient d’ailleurs pour nous faire démarrer et mettre en route, comme les bergers et les mages partis à la recherche de la bonne nouvelle : un Sauveur est né !

 

Nous allons donc VRAIMENT partir. Partir très loin de chez nous, de nos mentalités à courte vue. Nous allons quitter les rails de notre train-train quotidien et changer nos habitudes. Nous savons combien c’est difficile, mais Celui qui naît dans nos vies nous donnera les forces pour le faire.

Nous irons déposer notre crèche à Tuvalu. Nous allons nous mouiller avec eux, pour eux.

Que souhaiter de mieux que la solidarité et l’amour du prochain en ce temps de Noël ?

Yvette Vanescotte

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