La réforme de l’Église a de l’avenir

Une pasteure de rue à Anvers

Blog (en néerlandais) : Stadspredikant – PSC – Protestants Sociaal Centrum (psc-antwerpen.be)

L’église au temps du corona-virus, quel mode d’emploi ? C’est une question qui occupe les communautés religieuses, les pasteur.e.s et la commission des prêtres de la ville. Lorsque les chaises restent vides le dimanche, la crainte résonne parfois que les jours de l’église soient comptés. Mais après plus de 2 000 ans de christianisme, cette peur témoigne d’une foi plutôt pauvre. En tant que chrétiens, nous pouvons considérer que l’église est avant tout l’œuvre de Dieu. Mais le changement dépend aussi de nous.

Par Kelly Keasberry

Esquisse d’une église construisant son avenir – c’est le titre d’un rapport de Eigentijds Kerkzijn. Avec ce rapport, qui se base en partie sur l’Assemblée synodale de l’EPUB en mai 2020, le groupe de travail “Eglise contemporaine” veut nous rappeler une mission des pères de l’Eglise : Ecclesia semper reformanda. C’est-à-dire que si l’Église doit avoir un avenir, elle devra se réformer de façon permanente.

Centre de table rayonnant

Ce n’est pas une tâche facile. La nostalgie des traditions qui nous sont familières nous fait parfois préférer la commémoration ou la répétition plutôt que la réforme. Par le passé, le clocher de l’église était le centre rayonnant de la ville ou du village. L’église était le lieu où tout se rejoignait : vivre, adorer, se réunir, célébrer, croire, aimer, faire son deuil, prier, confesser et commémorer. L’église, c’était le bâtiment. Ou plutôt : les psaumes qui ont été utilisés le dimanche matin à 10 heures par l’organiste. Mais cette tradition, si chère aux anciennes générations, parle de moins en moins aux gens. Le processus de sécularisation prend un nouvel élan grâce au coronavirus.

Mohammed et la montagne

Que faire si les chaises de l’église restent vides ? Nous pouvons apprendre de nos frères et sœurs musulmans. “Si la montagne ne vient pas à Mohammed, Mohammed ira à la montagne”, est un proverbe islamique. Anvers est actuellement la seule ville belge à disposer d’une pasteure de rue. “Une pasteure sans église”, plaisantons-nous parfois. Mais en fait, c’est trop caricatural. L’église de Petra Schipper n’est tout simplement pas une église au sens traditionnel du terme : non, ce n’est pas un haut bâtiment avec un orgue et une tour. Pourtant, son église se situe plus que jamais au cœur de la ville.

Une place pour tous

L’église de la pasteure de rue est mobile comme la bicyclette sur laquelle elle va découvrir les histoires de la ville. Vous ne pouvez pas venir à cette église, elle vient à vous. Elle n’a pas de membres permanents, mais elle englobe tous les membres de la société. Elle n’a pas de toit elle-même, mais fait un effort pour donner aux autres un toit au-dessus de leur tête. Elle ne prêche pas, mais écoute et se concentre sur votre histoire. Et c’est précisément parce que l’église du pasteur de rue n’a pas de murs, il y a de la place pour tout le monde.

L’église du pasteur de rue est partout là où les gens ont bien voulu abattre les murs mentaux qui protégeaient leur vie. Elle offre aux gens qui ont froid un feu autour duquel ils peuvent se rassembler, pour qu’à leur tour ils le transmettent à la société et aussi réchauffer les autres. Nous pouvons certainement bénéficier davantage d’églises de ce type en Belgique. Si cela ne tient qu’aux projet de l’EPUB et Centres sociaux protestants, cela se produira. Ecclesia semper reformanda : Croire, rêver et se réformer : voilà comment nous pouvons affronter l’avenir ensemble avec confiance.

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