La valeur de la gratuité !

Alors que se déroulait la Grand-Messe du foot en Russie au début de cet été, une publication circulait dans les réseaux sociaux : « Comment expliquer que les stades aux places payantes- loin et très très chères !- soient remplis, et que les bibliothèques proches et gratuites soient aussi peu fréquentées ? »
La question pourrait se transposer dans les églises. Qu’est-ce qui fait que les magasins ouverts le dimanche sont assaillis de clients avides de dépenser cet argent si difficilement gagné la semaine, et que les églises qui annoncent gratuitement la gratuité de la grâce soient si peu fréquentées ?

« Qu’est-ce qui fait que… ? » Il y a beaucoup de raisons sans doute. Et parmi elles, notre rapport à l’argent (le fait de payer, de donner une valeur monétaire) et notre manière d’être ensemble (notre façon de vivre le rassemblement).
La manière d’être ensemble, en concurrence, dans l’affrontement, voilà ce qui semble être motivant dans notre système sociétal : il faut une arène, un lieu de combat – la bataille symbolique du foot avec ses champions, ses tactiques, son terrain, ses deux camps, et l’espérance de la victoire-, il faut un magasin-arène d’où l’on sorte vainqueur en poussant la lourde charrette remplie de notre butin de guerre ! Une arène motive plus qu’un temple, étudié et disposé pour la réception quasi silencieuse d’une Parole de grâce offerte sans combat…

Et puis, il y a la valeur monétaire des choses qui est aujourd’hui le reflet -trompeur- de notre valeur humaine. Elle nous encourage à opposer ‘valeur’ et ‘gratuité’ : « Si quelque chose est cher et que vous pouvez l’acquérir à grand frais, cette valeur devient la vôtre, elle s’ajoute à la vôtre ! Plus vous dépensez, plus vous valez !» Dans ce contexte, la gratuité de la grâce de Dieu semble sans valeur à beaucoup de nos contemporains.

Est-ce là une fatalité ? Dans la foi, je dis : « Non ! » Il nous appartient (!) à nous, croyants, chrétiens, de témoigner de la valeur ajoutée de la grâce gratuite de Dieu dans nos vies ! Nous sommes mandatés pour annoncer la victoire de la vie en Christ. Cette victoire est déjà advenue, elle est publiée dans l’Évangile. Nous voici dans le temps de la fête, invités à vivre ensemble et à partager notre joie. Klaxonnons dans les rues de nos villes,  glorifions à grands cris Celui qui gagne pour nous !
Christ a été dans l’arène pour la multitude, et Il a gagné car Il avait le meilleur coach et la meilleure motivation. Il a joué la partie jusqu’au bout et par son sang, Il a vaincu l’adversaire. Il ramène la Coupe au Monde : elle donne toute sa valeur à la gratuité de la grâce et de la foi !

Pasteur Marie-Pierre Tonnon-Louant

Source: « Journal paroissial L’Écho de Seraing-Centre »

arrow