Témoignages des présidents de district

District Brabant francophone

« Ce que tu ne sais pas, dis-le. Ce que tu ne possèdes pas, donne-le. Ce dont on ne peut parler, c’est
cela qu’il faut dire. » (Valère Novarina, Devant la parole », éd. POL, p.29)

Le confinement nous a obligés à changer nos habitudes dans la vie de nos communautés, avec cette question : comment garder le lien entre les personnes au moment où les rencontres physiques ne sont
plus possibles et ne le seront pas avant un temps… incertain ?
Nous l’avons fait, chaque communauté, chaque pasteur.e avec ses particularités et ses compétences, et plus ou moins de réussite et de bonheur.

Maintenant, que reste-t-il ? Reprendrons-nous comme avant ou en profiterons-nous pour évoluer ? Un exemple, les célébrations. Leur expression a peu changé ces derniers temps, malgré les mutations sociétales et technologiques. Comment préserver leur ADN – ce qui les fait célébrations – tout en étant ancrées dans la société ? Préserver l’essentiel – l’esse en ciel tourné vers Dieu (l’être au ciel) – tout en
permettant l’expression du bene esse de nos contemporains (l’être bien) ?

« La parole nous a été donnée non pour parler mais pour entendre.» (ibidem)

Pasteur Bruneau Joussellin, président Brabant francophone

 

District Anvers Brabant Limbourg

En fait, l’impact de cette crise ne m’est apparu clairement que lorsque nous sommes lentement revenus à la (semi-)normale : il m’est apparu à travers les réactions des gens, leur soulagement mais aussi le sentiment d’être dérangé. Des gens que je sais être stables avaient du mal à maîtriser leurs émotions.
Cela souligne la valeur d’un véritable service religieux. Quelles que soient l’ingéniosité des vidéos, celles-ci ne remplacent pas la présence physique, être là lorsque les Écritures sont lues, et participer aux chants et aux prières.

Un des textes proposés par l’Église, pendant cette période de déconfinement, Matthieu 10, parle des qualités du croyant, ni effrayé, ni naïf. Ce que nous vivons échappe à notre contrôle individuel.
Dans ce contexte, lâcher-prise permet de se préserver. Vu la complexité de nos modes de vie …. et vu notre manière d’être Église, il n’est pas possible de tirer de conclusions hâtives. Ne croyez pas trop vite que nous en sommes sortis. Nous devons nous laisser le temps de tout bien digérer.

 

Pasteur Hans Neels, président Anvers Brabant Limbourg

 

District Hainaut-Oriental Namur Luxembourg

Les bouleversements des semaines et des mois écoulés nous ont montré qu’il y a des choix que nous faisons et des choix qui nous font. La brusque interruption des rassemblements ecclésiaux nous a tous placés au pied du mur : ou nous pensions, immobiles, à tout ce que nous n’avions plus, ou nous déployions des trésors d’inventivité pour faire ce que nous pouvions avec ce que nous avions.

Heureusement, des communautés ont choisi la deuxième piste et, unissant leurs efforts, ont pu offrir à d’autres le fruit de leur travail. La crise sanitaire a réveillé des solidarités inter-paroisses et a poussé les
collègues du district à collaborer plus étroitement encore.

Quand, réveillés de l’amnésie générale, nos contemporains se mettent à s’interroger sur ce qui est essentiel, il appartient à l’Église de rappeler, haut et fort, qu’à sacrifier l’essentiel pour l’urgent, on finit
par oublier l’urgence de l’essentiel.

Pasteur Bernard-Zoltán Schümmer, président Hainaut-Oriental Namur Luxembourg

 

District des Deux Flandres

Pendant le confinement, notre liberté de mouvement a été limitée. Mais c’est précisément à
ce moment qu’un des pasteurs de notre district a eu le projet de faire un parcours à vélo reliant
les communautés de l’EPUB dans la province de Flandre orientale. C’était un projet ambitieux pour un cycliste amateur, comme le pasteur Peter Smits se définit lui-même. Pourtant il a réussi à visiter toutes les congrégations protestantes de notre district en deux jours. C’est agréable de voir que certaines communautés religieuses accordent une place centrale dans leurs services de culte en ligne à la bougie que nous avons reçue du pasteur cycliste.

Pendant ces deux jours, Peter a parcouru environ 350 km à vélo au profit de la lutte contre les
inondations au Rwanda.

Le 5 juillet, un certain nombre d’églises de notre district ont réouvert leurs portes. Nous
savions que la reprise des cultes n’irait pas de soi, mais aussi que « Dieu qui est fidèle viendra à mon
secours » (Ps 59 ; 11).

Pasteur Tihamér Buzogàny, président des Deux Flandres

 

District de Liège

Le confinement a entraîné un élan paroissial inattendu et même jamais vu. Les paroissiens
ont fort apprécié le partage de cultes sur papiers, en audio et vidéo. Nous avons
veillé à ce que les gens participent (par des lectures bibliques, des prières…) afin
d’éviter de les réduire en consommateurs passifs.

La rencontre physique à travers les visites pastorales fut le seul élément qui a manqué. Ce vide a révélé
l’importance du sens du toucher. Comment le valoriser dans une société à tendance
individualiste ?

Cette période laisse beaucoup d’enseignements que les paroisses et les paroissiens doivent questionner et tirer des éléments pouvant être utiles. Deux très importants : quel est le sens des cultes que
nous célébrons au temple ? Que faire des gens qui ont été attirés par cette forme de célébration et qui ne viennent pas au temple les dimanches ? Comment aider la société à mettre en valeur les sens très
utiles pour toute personne physique ? Comment valoriser les collaborations nées entre les paroisses pendant cette période ?

 

Pasteur Léonard Rwanyindo, pour le district de Liège

 

District du Hainaut Occidental

Le Covid-19 a perturbé notre vie, nos activités, nos habitudes, et je suis persuadé que rien ne sera plus comme avant. Sur les réseaux sociaux, j’ai reçu un message anonyme qui semble résumer ma pensée : Nous vivons un temps exceptionnel avec la lettre C répétée plusieurs fois par les populations du monde.

« Qui aurait pensé que la lettre(C) allait nous détruire cette année et nous gâcher la vie ? Coronavirus(C), Covid-19(C), Cas Confirmé(C), Confinement(C), Colère(C), Cache-nez(C), Contamination(C), Couvre(C) feu dans le monde entier, plus grave c’est le Cimetière(C), le médicament possible non Confirmé c’était Chloroquine(C), ce qui est énervant c’est que le virus vient probablement de la Chine(C) ».

La bonne nouvelle est que seul le Christ(C) est capable de maîtriser cette pandémie. Maintenant avec la réouverture de nos lieux de Culte(C), je découvre et je ne suis pas le seul, combien se retrouver en Église est une grâce de Dieu.

 

Pasteur Marc Rugamba, président du Hainaut occidental

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