Marcher dans les pas d’autrui

Connaissez-vous le Colorado provençal ?

« Le Colorado provençal s’étend sur plus de 30 hectares, dans le massif du Luberon, à environ 10 km d’Apt. Des sentiers en terre parcourent des falaises érodées comprenant plus de 20 teintes d’ocre. Le site comprend le « cirque de Barriès », le « cirque de Bouvène », des bassins de décantation, des cheminées de fée, le « Sahara », le lit de la Dôa (petite rivière locale).

Ce Colorado provençal est un site industriel, exploité de la fin du xviie siècle jusqu’en 1992, quand le dernier ocrier prit sa retraite. Le site est situé dans la commune de Rustrel, dans le département du Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les paysages insolites qu’il présente sont constitués de sable ocreux d’origine latéritique. »

Merci Wikipedia !

Si vous passez dans cette région-là, je vous conseille vivement de visiter le site qui donne une idée (en mini) de ce qu’est le Colorado.

 

Toujours est-il que nos dernières vacances ont permis à mon époux de réaliser son vœu d’admirer ce beau coin de France. La météo vraiment clémente et le week-end ont amené une foule sur le site, c’est un peu désagréable, mais une fois que vous dépassez le « Sahara » qui est le pôle d’attraction du lieu et qu’il s’agit d’attaquer le sentier qui grimpe vers le sommet de la colline, le public se raréfie vraiment : la montée demande un effort !

Votre servante, qui n’est plus de la prime jeunesse, a désiré suivre son époux sur ce sentier, disons… un peu trop difficile pour elle. Début trompeur, on monte gentiment, le sol n’est pas trop traître. On ne perd rien pour attendre : voici les premiers obstacles, pierres, escaliers inégaux à franchir, racines d’arbres très proéminentes, pente qui se redresse. Les jeunes grimpent allègrement, comme des chevrettes, et dépassent très gentiment le convoi lent que je suis. Certains proposent même leur aide, comme c’est sympa ! Mais, merci, j’ai la main ferme et secourable de mon chou qui me tire à mon rythme, qui me sort de toutes les embûches. Dans les endroits moins difficiles pour moi, je suis ses traces, sachant de longue expérience, qu’il sait choisir les endroits sûrs où poser les pieds.

Et hop, nous voici au-dessus. Wouah ! Quelle vue sur l’ancienne carrière d’ocre, sur les cheminées de fée, sur le désert blanc ! Cela valait vraiment la peine de faire un effort.

Mais, surtout, merci à ma moitié de m’avoir permis d’arriver jusque-là. Sans lui, je pense que j’y serais toujours, à ramer dans la montée ou, pire, je me serais retrouvée par terre.

Ce sentier un peu trop difficile est devenu possible, grâce à cette main solide et aimante.

Heureusement, la descente était moins compliquée, sauf en un endroit très caillouteux.

 

Quand on marche dans le calme de la nature, on a le temps de méditer.

Ce sentier qui grimpe, c’est celui de la vie, de ses difficultés, de ses accrocs, de ses crocs-en- jambe, de ses pièges. Si on est seul, il y a bien des chances pour qu’on y trébuche, qu’on s’y blesse éventuellement ou qu’on tombe. Les traces de ceux qui ont précédé et précèdent encore aident grandement à parcourir le chemin.

Mais qu’une main, en qui on a totale confiance, vienne en aide et on franchit des obstacles qu’on ne pensait plus pouvoir franchir, physiquement ou moralement.

Aurons-nous confiance dans ces mains amies qui se tendent vers nous de manière entièrement désintéressée ?

Serons-nous personnellement, ces mains fiables pour d’autres ?

 

Pour les chrétiens que nous essayons d’être, notre Maître nous montre et balise le chemin et nous aide à franchir les étapes difficiles. Nous savons que nous pouvons suivre ses traces en confiance et nous savons qu’Il nous tient d’une main ferme pour nous faire grimper sur des sommets d’où nous pourrons admirer les beautés du vivre avec Lui.

C’est le message d’espérance, déjà contenu dans la crèche, que les mages ont découvert après un long et rude chemin.

 

Yvette Vanescotte

image : pixabay

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